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Comme cela a pu faire croire, que je n’accordois aucun pouvoir ou action
sur le fluide électrique à aucun conducteur humide mis en contact avec des
conducteurs métalliques, je ferais remarquer pour detromper ceux qui m’ont
mal compris, qu’au contraire je n’ai jamais attribué aux métaux exclusivement
la faculté d’inciter le fluide électrique par leur contact mutuel, lorsqu’ils
sont de differentes espèces, ayant reconnu, et prouvé par un grand nombre
d’expériences directes, que cette faculté appartenoit, sans exception, à tous
les conducteurs; et que si elle étoit en général plus marquée entre les métaux,
elle ne laissoit pas que de se manifester aussi dans le contact d’un métal,
ou conducteur de première classe (comme j’appellois les métaux et le charbon)
avec un de la seconde, ou conducteur humide.

Cette assertion se trouve répétée bien de fois dans plusieurs de mes Mé-
moires, dès l’année 1794, jusques à 1798; nommément dans mes lettres à
VASSALLI, à GREN, à ALDINI, publiées dans les Annali di Chimica du Prof.
BRUGNATELLI de Pavie. Ces expériences, qui la prouvent de plusieurs manières
y sont aussi décrites amplement. C’est principalement dans la première lettre,
a GREN de 1796, qui fut aussi imprimée dans son Journal Allemand (Neues
Journal der Physik. IV. Band 1797) que j’établis ce principe de l’action mo-
trice sur le fluide électrique, qu’exercent par le simple contact mutuel. 1° Les
conducteurs de première classe, ou metalliques (bien entendu que ce contact
se fasse entre deux de différente espèce). 2° Un conducteur de première classe
avec un de la seconde, ou conducteur humide. 3° Même deux de cette dernière
classe bien différens entr’eux: J’établis, dis- je, ce principe d’après l’expérience
et de nombreux essais que j’avois faits; et je montre comment, pour déter-
miner un courant électrique dans un cercle conducteur, il faut que ce cercle
soit formé au moins de trois de ces conducteurs différens; soit deux de la pre-
mière classe différens entr’eux, et un quelconque de la seconde; soit deux
de la seconde aussi différens, et un de la premiére; soit enfin trois, tous de
la seconde classe, et tous différens (a) .