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dont le métal est couvert et sur laquelle serre convenablement le couvercle
de l’étui, dont le fond doit toucher à une houppe métallique qui s’élève du
sommet de la pile.

Cette houppe est faite, ou de clinquant, ou de fils d’argent que leur ressort
fait dresser, et qui se trouvent par-là en contact continuel avec le couvercle
de l’étui.

Mais il arrive, à cause de l’humidité que répand la pile, et par les sels
qu’on emploie, que les parois internes de l’étui se rouillent en quelques
endroits et se couvrent de substances étrangères, ce qui interrompt quel-
quefois le contact immédiat qui doit subsister entre les deux fonds de l’étui
et les extrémités de la pile. Il faut donc faire attention à cette circonstance
et enlever cette rouille ou cette couche de matière étrangère qui empêche
ou rend les communications imparfaites; c’est pourquoi il serait convenable
de faire les fonds e c avec de l’argent pur, ainsi que la première plaque de
l’extrémité inférieure de la pile, ou celle qui repose sur le fond c, ce métal
n’étant point sujet à la rouille et pouvant se nettoyer facilement.

L’appareil ainsi renfermé dans son étui, est commode et portatif, et
peut servir avec une facilité étonnante, à un grand nombre d’expériences.
Pour les plus ordinaires on empoigne avec une main humide la pièce a b de
l’étui et dans l’autre main également mouillée, l’on tient une lame de métal
et on touche à un point quelconque de la pièce c d. De cette manière on sentira
dans les bras l’effet de la commotion.

Si l’on tient dans la bouche la lame indiquée de métal, une clef polie,
une pièce de monnaie ou autre semblable, au lieu de la tenir dans la main,
on ne recevra pas seulement la secousse, mais on appercevra un éclair ou une
clarté passagère devant les yeux, et on éprouvera sur la langue une saveur
acide ou alcaline, suivant que les plaques de la pile seront tournées pour faire
passer le courant électrique dans la langue, ou pour l’en faire sortir.

En faisant toucher un point quelconque de la pièce c d aux paupières,
au bout du nez, aux tempes, au front, aux lèvres ou à une partie quelconque
de la face, tandis qu’on empoigne la pièce inférieure a b de l’étui, on sent
aussitôt, ou peu après, à la partie de la tête ainsi touchée, un picotement
plus ou moins fort, et une chaleur quelquefois insupportable, accompagnée
d’ordinaire de la sensation lumineuse mentionnée.

Je ne peux omettre d’avertir que la chaleur se fait sentir beaucoup plus
fortement lorsque, dans la pile, le zinc est tourné vers le bas, que lorsque
ce métal l’est vers le haut, c’est-à-dire, que l’électricité en moins est beaucoup
plus piquante que celle en plus.

Mais pour avoir un appareil complet, on construit deux piles, qu’on
renferme chacune dans son étui; dans l’une le zinc est tourné en haut, et
dans l’autre il l’est en bas, Si l’on saisit chaque étui d’une main (ils sont repré-