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explication dans la quelle en les regardant non comme simples conducteurs,
mais comme moteurs d’électricité doués chacun de differente force, selon l’e-
spece de métal et d’autres differences accidentelles, en considerant, lorsque
ces métaux se trouvent appliqués à ceux d’une autre classe de les conduc-
teurs humides et on complette avec eux le cercle, en considerant un tel con-
tact comme la cause active du courant électrique qui fait le tour, et continue
tant que le cercle n’est point interrompu, de sorte que les nerfs et les muscles
de l’animal qui font partie de ce cercle ne sont que passifs , excités simple-
ment par une électricité extrinseque, en un mot des électrometres d’une nou-
velle espece, et très-sensibles: cette explication, qui détruit de fond en comble
tout ce qu’on avoit avancé et que j’avois cru moi même d’une électricité pro-
prement animale c. à d. inhérente aux organes, d’une charge électrique, ou
de l’equilibre naturellement rompu entre nerfs et muscles ou entre l’interieur
et l’exterieur de ceux-ci ec. cette explication dis-je, adopté generalement
par les Physiciens, qui ont suivi mes traces dans ces champs d’expériences
ne pouvoit gueres que rencontrer de fortes oppositions de la part des di-
sciples et des adhérents de Mr. GALVANI jaloux de conserver tout le plus
grand eclat à la découverte du celebre Professeur de Boulogne; aussi a-t-on
fait tous les efforts possibles pour retablir l’électricité animale, efforts tout
à fait inutiles à l’égard de celle ci j’ai demontrée par mille expériences di-
rectes, dans le sens qu’ils pretendent. Leurs plus forts arguments sont les con-
vulsions excitées dans des grenouilles préparées à la maniere de GALVANI,
par l’application de deux pieces du même métal, et même des deux bouts
d’un seul et simple métal. J’ai déja répondu à ces objections il y a plus d’un
an dans un Journal qui s’imprime ici à Pavie; 1° qu’on n’obtient ces convul-
sions que moyennant la preparation complette de la grenouille, et tant qu’elle
conserve une sensibilité prodigieusement grande; que au surplus ces contrac-
tions musculaires manquent très-souvent même dans ces circonstances, et
que lors qu’on les obtients, elles ne sont pas comparables en force à celles
qu’on excite avec deux métaux differents. 2° Que si les deux pieces de métal,
ou les deux bouts du môme métal, ne different pas substantiellement, il suffit
qu'il s’y rencontre des differentes accidentelles, rapport à la trempe, à la den-
sité, à la surface plus ou moins polie, plus ou moins luisante, ou terne, à la
temperature ec. pour leur faire deployer une action ou force differente sur le
fluide électrique ces métaux s’appliquent aux conducteurs humides, et
en determine le courant. En effet j’ai prouvé qu’en changeant la trempe, le
poli, la temperature à une des deux pieces, ou à un des deux bouts, du même
métal, on réussit à exciter les convulsions, qu’on ne pouvoit obtenir lorsqu’il
y avoit à tous ces égards une parfaite égalité. 3° En choisissant deux pieces
d’un métal moins sujet à alteration, et de la même trempe, comme or, ou
argent pur, en coupant deux morceaux au même fil d’or, et en les enfonçant