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comme on le verra en son lieu. Tels sont les motifs qui m’ont déterminé à
commencer par les expériences dont il s’agit, et à en faire le sujet de ce premier
Mémoire, en réservant les autres pour un ou plusieurs Mémoires qui suivront
celui-ci. Je tâcherai, en remontant aux principes, de mettre en évidence,
autant qu’il me sera possible, l’action des atmosphères électriques. Après
cela, toutes les expériences que j’aurai citées, et d’autres sans nombre ana-
logues à celle-ci, trouveront leur explication dans les mêmes principes, et
n’auront presque plus besoin d’autre éclaircissement.

N.° IV. Je commence donc par proposer l’an après l’autre, et tout sim-
plement, quelques problèmes, qu’on peut appeller avec raison des paradoxes
électriques, puisqu’ils heurtent de front les maximes reçues depuis long-temps
parmi les Physiciens électrisants: de-là je passerai à la solution de ces pro-
blèmes, en marchant au flambeau de quelques expériences principales éga-
lement simples, démonstratives et fécondes en corollaires intéressants. Pour
faire mieux comprendre les différentes expériences, et pour diriger les per-
sonnes qui voudroient les répéter, je dirai quelque chose par anticipation,
toutes les fois que l’occasion l’exigera, sur la cause des phénomènes, en
faisant usage de ce qu’on sait déjà concernant les atmosphères électriques.
Au reste, je ferai en sorte que ce Mémoire puisse aller seul, sans être lié
nécessairement avec ceux qui suivront.

Problèmes ou Paradoxes électriques.

NV. Problème I. Faire en sorte qu’un conducteur de métal, ou un
autre, quel qu’il soit, conserve très-long-temps l’électricité qu’on lui aura
communiquée, quoiqu’il ne soit point du tout, ou du moins quoiqu’il soit
très-mal isolé. Je dis plus; qu’il la conserve même avec plus de ténacité que
s’il’ étoit isolé au mieux possible.

N.° VI. Problème II. Accumuler dans un conducteur très-mal isolé,
comme je viens de le supposer, une plus grande quantité d’électricité qu’il
ne pourroit s’en accumuler dans le même conducteur isolé de la manière la
plus parfaite.

N.° VII. Problème III. Faire qu’un conducteur de métal, quoiqu’il ait
une masse peu considérable, ne perde pas toute son électricité, malgré qu’on
le touche et retouche avec un autre métal ou avec un doigt non isolés; de
manière que ces attouchements quelquefois répétés et quelquefois prolongés
pendant un temps considérable, comme par exemple de 20 ou 30 secondes,
ne l’empêchent pas de conserver une vertu suffisante, pour donner une étin-
celle passable.

N.° VIII. Problème IV. Pendant que le conducteur de métal se trouve