490

Pr. Si on reflechit qu’on excite également au surplus, petit-à-petit la
sensation de saveur sur la langue, et de douleur dans l‘angle de l’œil, en appli-
quant à ces parties le premier Conducteur de la Machine électrique qui joue
bien et fournit assez abbondamment, sensations qui vont en augmentant
jusqu’à un certain point, à mesure que continue l’électrisation, il ne restera
plus de doute sur la continuation de courant électrique dans les éxpériences
en question, tant que les contacts métalliques, et la continuité du cercle con-
ducteur se soutiennent.

Pr. Enfin et pour conclure, il n’y aura plus de difficulté à croire, que
ce soit le veritable fluide électrique pur et simple, le fluide électrique propre-
ment tel, qui est mis en mouvement dans ces sortes d’expériences; et on
renoncera à toute idée d’un autre fluide analogue seulement au fluide électrique,
mais différent dans le fond, ou vraiment du même fluide électrique differem-
ment modifié, ou animalisé en certaine manie iere, qu’on a appellé Electrico-
animal ec., on renoncera, dis-je, à ces imaginations vagues, qui au lieu d’e-
claircir rendent les phénomenes plus confus et inintelligibles (on peut consulter
à ce propos la longue note au commencement de ma 3e lettre à l’Abbé VASSALLI)
et on se tiendra au fluide électrique commun tel qu’il est, se comportant ( )
et agissant tout-à-fait dans les manieres déja connues, avec cela seulement
de plus, que il n’a pas besoin comme on avoit cru, pour être incité originai-
rement et mis en mouvement, pour passer d’un corps à l’autre du frottement
de deux corps de differente espece dont un au moins soit cohibent; mais qu’il
suffit pour cela du simple contact des conducteurs différents; qu’une élec-
tricité quelconque est produite de cette maniere, ec..

Pr. La seule chose qui pouvoit laisser encore quelque doute sur
l’identité parfaite du fluide mis en mouvement par cette derniere maniere avec
le fluide électrique commun, c’est le defaut des signes électriques ordinnaires:
jamais on n’avoit pu obtenir clans ces expériences le moindre mouvement
dans les Electrometres les plus sensibles. Maintenant donc que je suis parvenu
à obtenir ces signes électriques très-marqués, et si d‘électricité en plus et d’élec-
tricité en moins, comme on a vu (Pr. ); que par ces nouvelles expériences
je montre directement que l’électricité en plus resulte dans l’étain touché
par l’argent et dans celui-ci l’électricité en moins et ainsi dans les autres métaux
conformément à ce que j’avois dèja conclu d’autres expériences, et dressé
d’après les mêmes une table des métaux suivant que dans le conctat mutuel
un soutiroit le fluide électrique à l’autre ec., rien ne manque plus à la demons-
tration complette de la chose; et à la confirmation de mes principes.