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d’électricité que doit avoir une pièce de zinc sur une pièce de cuivre qu’elle touche immédia-
tement (1) .

Si la pile n’est composée que de deux pièces, l’une inférieure de cuivre, l’autre supérieure
de zinc, l’état électrique de la première sera représenté par -1/2, et celui de la seconde par
+ 1/2.

Si l’on ajoute une troisième pièce qui doit être de cuivre, il faudra, pour qu’il se fasse un
déplacement de fluide, la séparer, par un carton mouillé, de la pièce de zinc inférieure; alors
elle devra acquérir le même état électrique que cette dernière, du moins en négligeant l’action
propre de l’eau qui paroît fort petite, et peut-être encore la très-foible résistance que ce liquide,
comme conducteur imparfait de l’électricité, peut opposer à la communication. L’appareil
étant isolé, l’excès de la pièce supérieure ne peut s’acquérir qu’aux dépens de la pièce de cuivre
qui est au-dessous: alors les états respectifs de ces pièces ne seront plus les mêmes que dans
l’espérience précédente, et deviendront:

Pour la pièce inférieure, qui est de cuivre -2/3;

Pour la seconde, qui la touche et qui est de zinc, -2/3 + 1 ou 1/3.

La troisième qui est de cuivre et qui est séparée de la précédente par un carton mouillé,
aura la même quantité d’électricité, c’est-à-dire + 1/3; et la somme des quantités d’électri-
cité perdue par la premiére pièce, et acquise par les deux autres, sera encore égale à zéro, comme
dans le cas de deux pièces.

Si nous ajoutons une quatrième pièce, qui sera de zinc, ella devra avoir une unité de plus
que celle de cuivre, à la quelle elle est immédiatement superposée: cet excès ne pouvant se
acquérir qu’aux dépens des pièces inférieures, puisque la pile est isolée, on aura:
Pour la pièce inferieure, qui est de cuivre -1;

Pour la seconde pièce, qui la touche et qui est de zinc, 0, c’est-à-dire qu’elle sera dans
l’état naturel;

Pour la troisième pièce, qui est de cuivre, et qui est séparée de la précédente par un
carton mouillé, 0, elle sera aussi dans l’état naturel.

Enfin, pour la pièce supérieure, qui est de zinc, et qui est en contact avec la précédente,
+ 1.

Es poursuivant le même raisonnement on trouvera les états électriques de chaque pièce
de la pile, en la supposant isolée et formée d’un nombre quelconque d’élémens; les quantités
d’électricité croîtront, pour chacun d’eux, de la base au sommet de la colonne, suivant une
progression arithmétique, dont la somme sera égale à zéro.

Si, pour plus de simplicité, nous supposons que le nombre des élémens soit pair, il est
facile de s’assurer par un calcul très-simple.

Que la pièce inférieure, qui est cuivre, et la pièce supérieure, qui est zinc, doivent être
également électrisées, l’une en plus, l’autre en moins; et il en sera de même pour les pièces
prises à égale distance des extrémités de la pile.

Avant de passer du positif au négatif, l’électricité deviendra nulle; et il y aura toujours
deux pièces, l’une de zinc, l’autre de cuivre, qui seront dans l’état naturel. Elles se