N.° LXXXVIII. Mais il s’en faut bien que des expériences uniquement
curieuses et amusantes, soient les seules applications qu’on puisse faire d’un
moyen si commode et si facile d’agrandir en quelque sorte l’électricité, ou
de rendre sensible et agissante celle qui autrement resteroit insensible et
sans action. Il se présente des emplois et des applications bien plus utiles,
qu’on peut faire de notre appareil, que j’appellerai dorénavant condensateur
de l’électricité; emplois et applications qui peuvent conduire à de nouvelles
et importantes decouvertes. Je ne parle point de l’avantage qu’il nous pro-
cure de rendre manifeste l’électricité originaire dans un plus grand nombre
de corps, et par une méthode plus facile; dans les corps, dis-je, dans lesquels
il nous eût été impossible de la découvrir, à nous en tenir aux moyens ordi-
naires, dans lesquels même nous ne l’eussions pas soupçonnée (a) . Je n’in-
siste point sur ce qu’en nous faisant appercevoir comment tous les déférents
opposent quelque résistance, apportent un certain retard au passage du fluide
électrique, sans en excepter même les métaux, il nous offre les moyens de
déterminer au juste quels sont les plus et quels sont les moins résistants,
et dans quelles circonstances ils sont tels. Je ne ferai pas valoir l’idée que
ces dernières experiences m’ont donnée d’un hygromètre électrique extrê-
mement sensible (b) . Ce qui est trop important pour que je puisse l’omettre,