Cart. Volt. I 21.

on a cru peut-être la pouvoir attribuer a l’ébranlement, que la friction, ou
la percussion que on peut substituer à la friction, produisent dans les parti-
cules des corps, et dans le fluide électrique lui même, à l’ouverture et reser-
rement des pores qui le contiennent, de façon qu’il fut forcé mechaniquement
de sortir d’un des corps frottant, et d’entrer dans l’autre selon la texture
du corp, la figure et la disposition des particules dans les surfaces respectives.
D’autres ont pensé, et j’ai été singulierement selon moi-même de ce sentiment,
que la friction et la percussion changeant momentanément la disposition des
particules superficielles changeoit aussi leurs forces mutuelles d’attraction
envers le fluide électrique, de maniere à en augmenter l’intensité dans une
des surfaces frottantes vis-à-vis de l’autre obligée par de ceder partie de
son fluide à la premiere qui l’emportoit. L’une et l’autre de ces explications
considere le mouvement des particules superficielles de deux corps, qui se
heurtent ou se frottent, le mouvement de vibration ou quelqu’ils soit de
ces particules, ou la disposition changée pour quelques unes rapport aux
autres. Mais ne pourroit-on pas considerer le seul contact des deux surfaces,
et tenir que l’addition du fluide électrique dans l’une de ce surfaces frot-
tantes au depens de l’autre, et occasionnée par lui seul, suffit pour deranger
de quelque maniere les forces mutuelles d’attractions, ecc.? Ce qui est certain
est que dans toute friction et percussion quelque foibles qu’elles soient ce
contact a lieu, et si un contact de plus exacts et de plusieurs points à la fois;
tandis que le mouvement des particules on ne peut pas le supposer toujours,
p. e. dans les surfaces de deux corps durs et polis, comme crystal et acier,
lorsqu’on ne fait que les presser doucement l’une contre l’autre, et cependant
cela suffit souvent pour qu’ils s’électrisent.

On est donc plus fondé à conclure, que la soustraction du fluide électrique
d’un corps pour en enrichir l’autre est une fonction du simple contact ou
des forces mutuelles mises en jeu par lui. Mais encore de quelle maniere?