Bosscha Corr. pg. 11.

Monsieur.

J’ai reçu, il y a plusieurs mois, votre obligeante lettre; mais je n’ai reçu
que dernièrement l’ouvrage imprimé contenant la description de cette éton-
nante Machine électrique, que vous avez fait construire. Je vous suis très-
obligé d’un tel présent, et je sens tout le prix de votre amitié. Avec quelle
satisfaction je passerais encore quelques jours chez vous ! Que je serois heureux
d’assister aux expériences frappantes et instructives, que vous ferez sans
cesse avec une telle machine!

Je ne vous dirai pas combien j’ai été frapé de celles que vous avez déja
faites, et de la quantité prodigieuse de fluide électrique, qui est mise en mou-
vement, et de tous les moyens employés pour empecher la dispersion de l’élec-
tricité. Je me prens la liberté seulement de vous engager à augmenter autant
que l’emplacement vous le permet le premier conducteur, en ajoutant plu-
sieurs autres pièces aux cinq représentées pl. II fig. 2. Vous obtiendrez par
, sinon une étincelle plus longue, une qui sera plus large, et plus foudroyante,
à proportion qu’elle sera formée d’une plus grande quantité de fluide élec-
trique. Voulez-vous voir en effet, que votre conducteur est trop petitla
quantité étonnante de fluide que fournissent les deux plateaux? Un seul
tour, et même moins, suffit pour le charger au maximum. Faites-le donc
d’une telle capacité, qu’il faille trois à quatre tours des plateaux pour l’élec-
triser au plus haut degré. Je me suis occupé particulièrement de la capacité
des conducteurs électriques, et des effets que produit l’étincelle déchargée
avec un degré d’intensité donné, suivant la grandeur de cette capacité, dans
une lettre à Mr. de Saussure, publieé dans le Journal de Physique pour
l’année 1778 ou 1779 [1] .