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de Chimie, je crus à propos de m’expliquer encore une fois clairement, et de
rappeler mes anciennes expériences sur ce sujet: voici ce que je dis au § 12.
« Mais le fluide électrique ne reçoit-il aucune impulsion du contact im-
« médiat d’un métal avec un conducteur humide? J’ai prouvé l’affirmative
« par beaucoup d’autres expériences, rapportées dans les lettres dont j’ai
« déjà parlé. Cependant cette impulsion est si foible, lorsqu’on n’emploie que
« l’eau pure ou salée, qu’on ne peut la mettre en parallèle avec celle qui pro-
« vient de la communication des métaux bien différens, tels que le zinc avec
« l’argent ou le cuivre: à l’exception de quelques acides concentrés, de quelques
« liqueurs alkalines, des sulfures alkalins etc., qui impriment par leur contact
« avec divers métaux une impulsion très-sensible ».

D’après ce que je viens d’exposer, on voit que la construction d’un ap-
pareil électromoteur (qu’on veut encore appeller galvanique) en employant
un seul métal entre deux liqueurs différentes, comme Mr. DAVY l’a heureu-
sement exécutée, bien loin de former une objection à ma théorie, en est une
confirmation, que cette construction est tout-a-fait dans mes principes,
et quelle se rapporte à la figure 2, (voyez les fig. ci-dessus), comme la cons-
truction de l’autre appareil que j’ai inventé et mis en vogue: il entre
deux métaux et un seul conducteur humide, se rapporte à la fig. 1. Ces ap-
pareils en effet ne sont autre chose l’un et l’autre qu’une addition ou série
continuelle, et régulière de plusieurs de ces combinaisons simples, représentées
par les dites figures. Aussi me suis-je beaucoup réjoui en apprenant cette réus-
site de Mr. DAVY avec un seul métal et deux liquides différens.

Au reste, si je me suis tenu dans mes appareils, soit à colonne, soit à
couronne de tasses, à la construction de deux métaux et un conducteur hu-
mide, c’est d’abord que je l’ai vue infiniment plus commode que l’autre des
deux liquides et un seul métal. En second lieu, parce qu’il m’a paru très-difficile
de pouvoir tenir confinés à leur place les deux liquides, qui d’ailleurs devoient
se toucher, sans qu’ils se confondissent ensemble. C’est par cette raison sur-tout
que j’ai fait très peu d’essais de ce genre, et que je n’eus aucun succès. Mr. DAVY
au contraire, y à réussi avec différens appareils et particulièrement avec un
tout-à-fait semblable au mien à couronne de tasses; et qui n’en diffère que
par l’article d’un seul métal communiquant à deux liquides différens, d’après
la fig. 2, au lieu de deux métaux et un seul liquide, suivant la fig. 1. Il a réussi
en employant pour un des liquides l’acide nitrique concentré, ou mieux le
sulfure de potasse, que j’avois trouvé aussi dans mes anciennes expériences
des combinaisons simples étre parmi les conducteurs humides, ou de seconde
classe, l’un des meilleurs moteurs, comme j’ai déjà dit; et afin d’empêcher
le mélange, pour un certain temps au moins, il lui a suffi de faire communiquer
la liqueur d’une tasse avec celle de l’autre, par l’entremise d’un carton ou
drap mouillé d’eau. Cet heureux expédient a valu à Mr. DAVY la réussite