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Il seroit trop long de copier d’autres paragraphes qui contiennent la des-
cription détaillée des expériences que j’avois faites, avec une grande variété
de liqueurs, combinées à différens métaux. Je dirai seulement que j’avois
été frappé de la grande activité du foie de soufre, ou sulfure alkalin, en con-
tact avec l’argent et d’autres métaux, pour donner impulsion au fluide élec-
trique; les effets obtenus étant plus forts que ceux provenant du contact
de l’argent avec l’étain, et presqu’aussi forts qu’avec l’argent et le zinc: ce
que je fis remarquer.

En voilà assez pour détruire l’objection et le reproche qu’on n’a pas
manqué de me faire, comme si j’attribuois exclusivement aux métaux la
faculté d’inciter par leur contact mutuel, et mettre en mouvement le fluide
électrique. Cependant outre tant d’assertions formelles et de preuves du con-
traire, c’est-à-dire, que cette même faculté étoit commune à tous les conduc-
teurs en général, de sorte, qu’ils devenoient tous moteurs à un degré plus ou
moins grand, par leur contact mutuel, pourvu seulement qu’ils fussent dif-
férens, outre, dis-je; ces assertions, et ces preuves consignées dans les mémoires
déjà cités, j’avois eu soin dans tous les autres mémoires, qui suivirent ceux-là,
de ne jamais restreindre l’expression de moteurs du fluide électrique aux seuls
métaux, mais de les désigner seulement comme les plus propres et les plus
actif en général: en effet, au lieu de dire, par exemple, l’impulsion que
donnent au fluide électrique par leur contact mutuel les conducteurs métal-
liques différens, j’ai toujours dit les conducteurs différens, surtout métalliques:
ce qui exprime assez la chose.

Enfin, dans le Mémoire que je lus, au moins de Novembre passé, à l’In-
stitut national de Paris, et qui se trouve inséré dans le N.° 220 des Annales