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d’un appareil composé, assez actif pour donner la commotion, avec un seul
métal.

Je ne conçois pas comment on pourroit regarder celà comme une grande
objection à ma théorie, tandis que, comme je l’ai déjà dit et montré, c’est
une chose tout-à-fait conforme à mes principes et à mes expériences. Oui:
ce seroit une forte objection (comme s’exprime Mr. NICHOLSON dans son Journal)
à cette partie de ma théorie qui attribue tout aux métaux, et rien aux fluides, si
effectivement je soutenois celà; mais on a voir, que mon opinion fondée
sur mes propres expériences, est depuis long-temps bien différente: on l’a
voir, et on ne pouvoit pas se le dissimuler; les Mémoires étoient imprimés
je me suis exprimé là-dessus assez clairement. Or comme Mr. NICHOLSON
dit qu’on ignoroit probablement sur le Continent, à cause des corréspondences
interrompues, les expériences et découvertes faites dernièrement en Angle-
terre, je puis dire de même qu'on ignoroit en Angleterre celles que nous avions
faites il y a quelques années.

Je conçois encore moins qu’on fasse tant valoir la substitution du charbon
de bois au métal dans l’appareil dont il s’agit, et comment on m’objecte
celà, encore; tandis qu’il y a long-temps qu’il est connu que le charbon se
comporte à tous égards comme les métaux, en qualité et de conducteur, et
de moteur d’électricité. C’est moi, qui le découvris et l’annonçai en 1793.
(V. Annali di Chimica); savoir, que le charbon, reconnu déjà pour un bon
conducteur, étoit aussi un excellent moteur d’électricité par son contact avec
les métaux, surtout avec l’étain et le zinc; et qu’il tenoit une place près de
l’argent, qu’il dévançoit même. Depuis ce temps j’ai toujours compris le
charbon, comme aussi la plombagine, parmi les conducteurs de première
classe, les conducteurs secs; classe que j’appelle aussi des conducteurs métal-
liques, parce que la plupart le sont (d) ; mais j’ai souvent averti, que le charbon
y est compris; et dans un de mes Mémoires, j’ai tracé une espèce d’échelle
de ces conducteurs, suivant qu’ils poussent le fluide électrique l’un dans
l’autre, je l’ai justement placé au-dessous de l’argent, et de l’or.

Mr. NICHOLSON objecte encore aux physiciens d’avoir été trop précipités
à admettre d’après ma théorie, que l’électricité soit le seul agent dans les
phénomènes galvaniques, la seule cause efficiente de ces phénomènes. Il
auroit fallu attendre, j’ajouterai, qu’on fût parvenu à produire tous les effets
propres à la pile, avec l’électricité ordinaire des machines. Eh bien: que dira-t-il
à présent qu’on les a effectivement obtenus; et avec une électricité élevée
à ce même degré qui se manifeste dans la pile, etc.? Je me rapporte en celà,