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qu’on doit reconnoitre enfin n’être autre chose qu’une action proprement
électrique, s’exerce ni en tout, ni principalement par l’attouchement de l’hu-
mide avec le metal; ce n’est pas non plus, que cette action reponde à l’action
chimique, que tel ou tel liquide a sur tel ou tel metal, à l’oxidation du metal, etc.
comme plusieurs s’étoient imaginé. Non: l’action electrique, dont il s’agit,
s’exerce proprement par le contact mutuel des métaux de differente expece,
independamment de ces humeurs, et de leur action chimique, comme j’ai
demontré dans la 1.re partie de ce Memoire: quoiqu’on ne puisse nier que
quelque peu d’une semblable action électrique a lieu aussi par le contact
de chacun des métaux avec ces conducteurs humides; mais si peu, qu’elle ne
merite pas d’être comparée à celle des métaux entr’eux, excepté quelques
cas, comme j’ai eu soin aussi de faire remarquer (Pr. ).

Pr. 62. Voulez-vous voir que l’action de l’eau salée sur le fluide électrique
des deux métaux zinc et argent, ou zinc et cuivre, est bien petite en compa-
raison de celle, que ces métaux exercent eux-mêmes par leur contact mutuel;
et qu’elle ne differe pas sensiblement de l’action, que peut avoir l’eau pure?
Construisez deux piles semblables, et d’un egal nombre de pieces, par ex.
40 couples de cuivre et zinc, avec la seule difference, que les couches humides
seront dans l’une des piles d’eau pure, dans l’autre d’eau salée. Interrogez
ces deux piles avec le Condensateur et l’électrometre à ma manière, elles
vous donneront l’une et l’autre les memes degrés d’électricité, savoir 80 degrés
environ, si le pouvoir condensateur va à 120 fois, s’il va à 150 fois, 100 degrés,
etc.: ce qui repond à 1/60 de degré par couple, qui est enfin la tension électrique
que produit le contact mutuel de ces métaux sans aucune intervention de
substance humide, comme j’ai fait voir. Interrogez-les avec vos deux mains
pour en eprouver la commotion; elle sera très-foible, presque nulle, venant
de la pile dont les couches humides sont de l’eau pure; au contraire assez forte
venant de l’autre, il y a l’eau salée.

Comment donc si la force ou tension électrique est la même? D’ou vient
que la commotion est si foible dans un cas, et si forte dans l’autre? C’est
que la commotion est en raison non seulement de la force ou degré d’électri-
cité, mais aussi de la bonté des conducteurs, c. à d. de la moindre difficulté
que le courant électrique éprouve à les traverser. Or cette difficulté est par
deux chefs beaucoup moindre l’humide interposé aux métaux est une
liqueur saline, comme j’ai fait observer ci-dessus (Pr. 60).

Pr. 63. Ces comparaisons peuvent se faire encore mieux avec un appareil à
couronne de tasses, l’on mettra pour les premieres épreuves de l’eau pure.
Qu’on observe donc lorsque l’appareil est tout construit, c. à. d. que ces tasses
se trouvent reunies par autant d’arcs formés de deux métaux differents, de
la maniere prescrite, à quel degré d’electricité il peut porter le Condensateur,
et quelle commotion il est capable de donner. Celle-ci sera encore plus foible