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2) que souvent cette électricité, qui reparoit tire son origine de l'él.
qui y a dominé precedemment, et qui n’est pas encore tout-à-fait detruite;
d’autrés fois au contraire est une électricité nouvellement excitée par le jeu même
du duplicateur, et. par certaines circonstances qui l’accompagnent. Que c’est
surement une él. nouvelle lorsqu’il n’en reste absolument plus de l’ancienne
dans les disques métalliques, ni dans leurs bras isolants : ce qui arrive quelques
fois par un tems très-sec en moins d’une minute; souvent en plusieurs minutes
par une secheresse médiocre, et plus souvent encore par des temperatures
humides en une, deux ou plusieurs heures. Que même lorsqu’il manque très
peu à l’extintion totale de l’él. ancienne, il depend des circonstances qui influent
sur l’excitation de la nouvelle que l’une ou l’autre des électricités contraires
paroisse, et qu’elle paroisse après un nombre plus ou moins grand de tours.

3) Qu’il est difficile de deviner lorsque les disques sont tous de même
métal, par ex. de laiton, également propres et secs, et qu’on les a depouillés
entierement ou à peu-près par des attouchements et par un long repos de l’élec-
tricité dont ils avoient été animés, doués précedemment ; quelle est celle qui s’y
deployera mettant en jeu de nouveau l’instrument; qu’on peut le deviner seu-
lement après que l’expérience et l’exercice faits avec tels ou tel autre dupli-
cateur nous l’ont appris: que même alors on est sujet à se tromper, puisqu’il
arrive qu’un duplicateur dont les disques fixes affectoient par ex. l’électricité
positive, affectent, apres quelques jours, sémaines, ou mois l’électricité néga-
tive, sans que rien y ait été sensiblement changé (Pr. ) : qu’enfin on ne devine
surement, que lorsqu’on sçait que l’électricité précedente n’est pas encore
éteinte; et qu’il en reste assez pour l’emporter sur tout autre tendance; ou
lorsque le metal du disque mobile est assez differente de celui des disques
fixes (Pr. ).

4) Que on n’est pas sûr de pouvoir y faire paroitre, et élever à un degré
sensible une électricité extremement foible qu’on communiqueroit expres avec
une bouteille de Leyde, ou autrement soit au disque mobile, soit aux disques
fixes; et moins encore on peut se promettre de l’evaluer: car si cette électricité
communiquée se trouve moindre en force, et contraire à celle que le dupli-
cateur lui même peut deployer par son jeu, elle sera suffoquée et vaincue; et
si elle est de la même espece les deux ensemble se confondront, et l’on ne
sçaura pas ce que peut valoir chacune.

5) Que le duplicateur n’a pas tous les avantages qu’il semble promettre
(ce qu’ont du reconnoitre leurs auteurs même) ; puisque malgré qu’on fasse
tout le possible pour le dépouiller entierement de l’ancienne électricité, et
pour l’arranger de maniere qu’il n’en acquierre pas de nouvelle, il n’est gueres
possible qu’il n’en deploye après un nombre plus ou moins grand de tours;
laquelle électricité qu’il tire, pour ainsi dire, de son propre fond, étouffe, ou
confond au moins celle qu’on lui auroit communiqué d’avance dans le but