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degrés, s’il en contient 120, etc.; qu’alors je puis tirer, à l’aide du conden-
sateur, quelque bonne étincelle des petites bouteilles ainsi chargées; un grand
nombre de pareilles étincelles des grandes bouteilles; et presque sans fin des bat-
teries, comme je puis en tirer véritablement sans fin de l’appareil lui-même.

Je vous ai dit que les grandes bouteilles ainsi chargées me donnoient des
secousses médiocres, et les batteries d’assez fortes, jusqu’au coude et au-delà;
que celles d’une batterie de 10 pieds carrés d’armure, et chargée en moins d’un
vingtième de seconde par un de mes appareils de 200 couples métalliques,
sont très-graves et presque insupportables; car je n’ai pas encore fait d’épreuve
avec de plus grandes batteries; mais qu’il y a toute vraisemblance que les
secousses augmenteroient avec la grandeur de ces batteries, jusqu’à, un certain
terme que je ne saurois définir; de sorte qu’il seroit possible, avec des batteries
de 40, 60, et 100 pieds carrés, d’avoir des commotions assez fortes, en les
chargeant avec le contact passager d’une pile de 60 couples seulement, de 40,
30 ou moins encore.

Je vous ai expliqué comment il faut s’y prendre pour réussir dans ces
expériences; qu’il faut surtout éviter avec soin les moindres interruptions
dans les communications des conducteurs avec les armures des bouteilles, et
entre eux, et avec un plus grand soin encore lorsque l’appareil électro-moteur,
composé d’un petit nombre de couples, n’est pas bien puissant, de sorte qu’il
ne pourroit vaincre le plus petit obstacle qui se trouveroit au passage et au
cours du fluide électrique.

Enfin, je vous ai fait remarquer que ces expériences confirment d’une
manière bien évidente ce que toutes les autres suggéroient déjà, c’est-à-dire
que la quantité de fluide électrique mis en mouvement par mes appareils, est
bien plus grande pour chaque instant, que celle mise par les machines élec-
triques ordinaires; que ceux-là, fournissent plus abondamment que celles-ci,
lorsqu’il s’agit, non pas d’une accumulation de fluide électrique dans des corps
isoles, pour y élever l’électricité à un haut point de tension, ce qu’on peut faire
avec les dites machines, et nullement avec la pile et autres appareils sembla-
bles, à moins qu’on n’y emploie des condensateurs; mais lorsqu’il s’agit d’un
courant continuel de ce fluide entretenu par une action continuelle dans un
cercle de conducteurs non isolés, oui, un de mes appareils de 60 ou 30 couples
metalliques seulement, verse à chaque instant, je dirai mieux, dans un temps
donné, plus de fluide électrique s’il ne rencontre pas d’obstacle, si ce fluide
n’est pas arreté par une trop petite capacité du récipient qui le reçoit, qu’une
des meilleures et plus actives machines électriques à cylindre ou à plateaux
de cristal. En effet, quelle est celle de ces machines qui chargeroit à un degré,
ou même à un demi-degré une très-grande batterie en moins d’un huitième
de seconde; qui y verseroit assez de fluide électrique pour pouvoir en tirer
ensuite avec le secours du condensateur un grand nombre d’étincelles les
unes après les autres, comme fait un des dits appareils.