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comme deux aiguilles une dans la moelle epiniere, l’autre dans la jambe d’une
grenouille tout recemment préparée, je n’ai jamais vu de convulsions excitées,
lorsque je faisois communiquer immediatement entr’elles ces deux aiguilles
tandis que je les obtenois avec deux autres pieces d’or, ou d’argent prises au
azard, e. g. avec deux monnoyes ec.. Que doit-on dire donc, sinon qu’il y avoi
ici quelque difference accidentelle entre or et or, argent et argent; puisque
lors qu’il il n’y en a pas l’effet n’a lieu non plus?

Mais voila une objection bien plus forte: on réussit dans les premiers
moments et dans certains cas à exciter les convulsions dans la grénouille pré-
parée sans l’intervention d’aucun métal, en portant immediatement une de
ces jambes en contact de l’épine, ou des nerfs cruraux nuds, et quelques fois
aussi en faisant la communication moyennant une masse d’eau, une, ou deux
personnes. Ce n’est donc pas, dit-on, une électricité extrinseque mue par
les conducteurs métalliques qui manquent ici; mais une électricité residente
dans les organes, une décharge du fluide électrique de la partie de ces organes,
des nerfs e. g. il se trouve naturellement accumulé à la partie qui en manque
respectivement, e. g. les muscles, ou de l’interieur à l’exterieur de ces mêmes
muscles, pour la voye des nerfs, comme l’avoit pensé GALVANI.

Ces expériences portées fort loin il y a quelques mois par Mr. EUSEBE
VALLE, avec lesquelles les partisans de la theorie de GALVANI croyent triompher,
en ont imposé à plusieurs de ceux qui avoient adopté la mienne, qui leur paroit
incompatible avec ces nouveaux faits. Cependant il est, très-facile de les con-
. . . . . . . . . [5] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Comme je soutiens, que la rupture d’equilibre, l’incitation au fluide électrique
à parcourir en forme de torrent continu tout le cercle conducteur, vient de
contact mutuel de conducteurs dissemblables dans ce cercle, conducteurs,
qui sont en même tems moteurs c. à. d. le deviennent se fait un tel contact
étherogene (à peu près comme il arrive par le frottement), et que j’ai par
tant d’experiences differents montré; que cela a lieu d’une maniere si marquée
pour les conducteurs métalliques vis-à-vis des conducteurs d’une autre classe
des conducteurs que j’appelle humides parcequ’il doivent leur conducibilité
à l’eau, ou a quelqu’autre humeur qu’ils contiennent; je n’ai qu’a ajouter que
d’autres contacts de conducteurs éthérogenes pris dans cette derniere seule
classe peuvent aussi agir sur le fluide électrique, rompre son repos, et le mettre
en courant, avec une force d’autant moindre, qu’ils sont des conducteurs
incomparablement moins parfaits que les métaux. Il faut donc étendre ana-
logiquement aux conducteurs humides tout ce que j’ai dit des conducteurs
secs, ou métalliques (parmi lesquels je range le charbon vegetal ou animal)