LETTERA AL CAV. RE BANKS
PRESIDENTE DELLA SOCIETÀ REALE DI LONDRA

Pavia 30 Marzo 95.

Monsieur ,

J’ai reçu, il y a deux mois, la lettre, que vous m’avez fait l’honneur de
m’écrire; et je ne suis pas encore revenu de l’agréable surprise qu’elle m’a
causé. Vous m’aviez déja prevenu, Monsieur, de l’accueil favorable qu’avoient
obtenu de la part de la Societé Royale mes Memoirs sur l’action des conducteurs
électriques dans les mouvements musculaires, et dans certaines sensations de-
pendamment.... [1] nerfs, et j’en avois été certifié par d’autres témoignages
publics; mais je ne m’attendois pas à une recompense si éclatante, et la plus
flatteuse pour moi, telle que la médaille qu’on vient de m’adjuger; et je pouvois
d’autant moins l’esperer, même après l’espérance que vous m’en aviez fait
concevoir l’année passée, que je n’ai pas encore rempli ma tâche de rendre
compte comme j’avais promis de la suite de mes recherches, et de developper
nombre d’autres faits interessants, auxquels j’ai été conduit.

Je suis à la vérité un peu honteux de ce retard, qui m’a d’ailleurs été de
quelque préjudice, ou que dans cet intervalle plusieurs découvertes que j’avois
faites depuis plus de deux ans (et que je puis reclamer avec justice ayant mon-
tre toutes les expériences relatives à plusieurs personnes tant étrangeres, que
nationales) ont été publiées par d’autres, qui ont eu raison pourtant de s’en
faire honneur, si conduit par leurs propres recherches à ces nouveaux faits,
ils ignoroient, que j’y etois parvenu avant eux, et que j’en montrois dépuis
long-tems, les expériences à tout le monde. Je n’ai donc garde d’accuser
aucun de ceux qui ont publié ces faits de plagiat; et je me reserve seulement
le droit de revendiquer celles de ces decouvertes dans les quelles je les ai in-