DESCRIPTION
DE LA PILE ÉLECTRIQUE

PAR ALEXANDRE VOLTA
PROFESSEUR DE PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE, À PAVIE
COMMUNIQUÉE PAR BRUGNATELLI

La construction suivante du nouvel appareil électromoteur, est une des
plus faciles et des plus commodes, et, par elle, cette machine devient portative.

On prend 40 ou 50 plaques ou disques d’argent comme des pièces de
monnaie, mais qu’il serait préférable d’avoir sans empreinte. On les unit au
moyen d’une soudure d’étain et de plomb, avec de semblables pièces de zinc
pur, ou mêlé avec une quantité plus ou moins grande d’étain, de manière à
former autant de disques doubles. Le succès est le même si, au lieu d’argent,
on se sert de bon cuivre. On fait de semblables disques, mais un peu plus
petits, avec du carton, de la peau, du drap, du feutre ou quelqu’autre
matière spongieuse capable de retenir bien et long-temps le liquide dont elle
doit être imbibée. Ce liquide peut être de l’eau simple, mais il est bien préfé-
rable de se servir d’une solution aqueuse de sel marin, et sur-tout de sel
ammoniac ou d’alun: la première de ces solutions est excellente si l’on y
ajoute un peu de vinaigre ou d’un autre acide.

Je ferai observer ici, en passant, que les sels qu’on ajoute à l’eau ne con-
tribuent en rien pour faire accroître la force électrique; ce que prouve l’égal
degré de divergence qu’on obtient sur l’électromètre, avec ou sans l’aide
de mon condensateur, que les cartons soient imprégnés d’eau simple ou qu’ils
le soient d’eau salée; mais la commotion est plus sensible avec cette dernière
eau. Ceci ne dépend pas de ce que le liquide concourt beaucoup à donner
l’impulsion au fluide électrique, lequel est uniquement, ou presque uniquement
mis en jeu en vertu du contact mutuel des métaux différens, mais de ce que